16 novembre 2015

Les Béguinages


Pourquoi les béguinage ?

Depuis quelques décennies, l’aménagement urbain consiste à réaliser des quartiers de ville en agglomérant des programmes de logements, de commerces, des équipements publics (écoles, crèches principalement) et des parkings et voiries, en liaison, quand ils existent déjà, avec les transports en commun.

Peu de lieux de culte sont construits, sauf parfois une mosquée dans les secteurs de renouvellement urbain où les communautés musulmanes sont assez nombreuses.

En parallèle, dans les centres anciens des banlieues proches de Paris ou en grande couronne, certaines églises catholiques ou temples protestants sont peu ou plus utilisées mais le besoin de partager sa foi semble progresser dans les communautés chrétiennes et les désirs de « vivre ensemble » se font entendre.

Enfin, avec l’allongement de la vie et la décohabitation, le nombre de personnes seules, désireuses de rompre leur solitude, de partager leur foi et de se sentir utiles aux autres, va croissant.

Les béguinages répondent à leurs besoins :

  • Partager une foi et une spiritualité commune
  • Vivre en réelle fraternité
  • S’entraider dans la vie quotidienne, dans les épreuves, la maladie, entre les générations
  • S’ouvrir sur le monde extérieur, quartier, paroisse, autres communautés de la région
  • Assurer une présence chrétienne dans certains quartiers

Béguinage

Petite histoire des béguinages

Le mouvement béguinal a surtout été un mouvement de femmes. Considérées comme les premières infirmières d’Europe, elles sont aussi à l’origine d’un grand mouvement spirituel qui a nourri certains traités  théologiques de Maître Eckart ou de Ruysbroec.

Vers 1225 à Bruges, un groupe de jeunes filles sans ressource forme une association pieuse de béguines. Elles s’installent près d’un cours d’eau, en un endroit isolé appelé « La Vigne » (De Wijngaard), un peu à l’extérieur de la ville, et gagnent leur vie en travaillant la laine pour les tisserands.

La comtesse de Flandre, Marguerite de Constantinople, les prend sous sa protection en 1245 : son intervention obtient de l’évêque de Tournai, Walter de Marvis, que l’enclos soit érigé en paroisse indépendante. Son autonomie est confortée par un privilège accordé par le roi Philippe le Bel: le béguinage relève uniquement du tribunal royal. Par ailleurs la dimension contemplative est renforcée par une nouvelle règle de vie. En 1275 le béguinage est englobé dans les limites de la ville.

Le XVe siècle est un période de prospérité. Le béguinage est riche, il s’étend sur une surface qui est plusieurs fois ce qu’il occupe aujourd’hui : c’est une vraie cité dans la ville. L’église est très fréquentée et la paroisse est desservie par un curé assisté de cinq vicaires.

Les troubles religieux, au XVIe siècle sont à l’origine de l’incendie (en 1584) de l’ancienne église du XIIIe siècle. Elle est reconstruite en style gothique en 1604. Nouvel essor au XVIIe et XVIIIe siècle. Cependant la population a socialement changé : si l’orientation reste religieuse et contemplative, les béguines sont d’origine aristocratique et leur genre de vie est celui de chanoinesses. Le recrutement est socialement sélectif, même s’il reste une ouverture aux « pauvres béguines ».

Le portail d’entrée est construit en 1776. Le béguinage est supprimé par l’administration révolutionnaire française de la fin du XVIIIe siècle. En 1798, ses biens sont dévolus à la ‘Commission des hospices’.

Dès 1803, quelques béguines reprennent la vie commune, mais le style de vie n’est pas adapté à la mentalité moderne des XIXe et XXe siècles. Le béguinage survit pendant un siècle. Le déclin semble inéluctable. Cependant le chanoine Rodolphe Hoornaert prend une initiative au début du XXe siècle. Il fonde une nouvelle communauté religieuse, les « Filles de l’Église » qui adopte la règle de Saint-Benoît. Le béguinage est aujourd’hui le « monastère bénédictin de la Vigne ».

On parle d’à peu près un million de béguines au XIIIème siècle. On estime que les béguines représentent plus de quatre pour cent de la population de Bruxelles au XIVème siècle. La ville de Strasbourg comptait à l’époque 85 béguinages.

Le béguinage laïc actuel est encore aujourd’hui un mode de vie collectif pour les séniors pratiqué dans le Nord de la France. Les locataires vivent dans des groupes de petites maisons individuelles, reliées entre elles par des coursives.

Certains voient dans le béguinage une alternative à la maison de retraite. D’autres profitent d’un loyer modéré, car les béguinages appartiennent le plus souvent au parc HLM. L’office social de Saint-Quentin organise des animations et des visites à domicile.

Depuis quelques années, le regain d’intérêt pour les résidences intergénérationnelles, et plus particulièrement pour les béguinages catholique ou oecuménique fait fleurir des projets dans toute la France.

JUMP IMMOBILIER se propose de développer ce type d’habitat partagé.